Prospective : quel impact du réchauffement climatique sur la demande en eau potable ?

Analyse de sensibilité du besoin en eau à la température atmosphérique annuelle en France métropolitaine, et scénarios d’émissions carbone 2070

Chaque degré supplémentaire sur la moyenne annuelle de la température provoque une importante hausse de la consommation d’eau potable en France métropolitaine. 4 degrés supplémentaires par rapport à la période de référence entraîneraient une demande par habitant accrue de 30%, soit près de 20 mètres cubes par an ! Une perspective plus qu’inquiétante compte tenu de la baisse drastique de la disponibilité de la ressource en eau à venir ces prochaines décennies en période d’étiage, d’après les modélisations hydrogéologiques que ce soit pour les eaux de surfaces (Projet DRIAS) ou pour les eaux souterraines (BRGM), alors que la demande en eau potable semble reprendre sa hausse ces dernières années.

Comme souvent, les résultats de notre modèle exigent une certaine prudence quant à leur interprétation, le raisonnement étant effectué « toutes choses étant égales par ailleurs », une situation théorique « idéale » qui se produit rarement dans les faits. L’incertitude, non représentée ici, peut provenir de nombreuses sources.

La tendance médiane, ici observée à l’échelle nationale, masque aussi des situations locales très diverses, selon les typologies de territoire (agriculture, tourisme, industries, localisation géographique, sols, typologie de populations…), avec des sensibilités au changement climatique plus ou moins marquées.

Influence et impact de la température sur la demande en eau potable - changement climatique

Si vous souhaitez bénéficier d’une analyse de type diagnostic et prospective concernant la demande en eau à l’échelle de votre territoire, n’hésitez pas à nous contacter via notre formulaire. A l’aide de plusieurs scénarios, cette analyse rend compte en particulier de l’influence des facteurs climatiques, géographiques, démographiques et socioéconomiques sur les consommations d’eau potable des agriculteurs, entreprises, établissements touristiques et particuliers.

Le modèle que nous avons construit pour réaliser cette analyse de sensibilité s’appuie sur les données de consommation de Sispea , et les températures atmosphériques proposées par Meteo France et ERA5 (Institut Européen ECMWF). De nombreuses autres grandeurs liées à la population et à la géographie ont été incluses, issues en particulier de Sispea, de l’IGN, de l’Insee et INRAE, permettant ainsi de contextualiser la sensibilité de la demande en eau à la température.

Quels scenarios possibles pour la demande avec le changement climatique ?

Des différences marquées selon l’effort de réduction de CO2 à l’échelle globale

Si les scénarios d’émissions de CO2 les plus pessimistes se réalisent, la hausse de la demande en eau potable en réaction au réchauffement climatique se révelera brutale.

Trois grands scénarios probables de l’évolution de la consommation en eau potable sur le territoire métropolitain, basées sur les prévisions climatiques du projet Drias (Météo France, Institut Pierre-Simon Laplace et le CERFACS) associés aux projections démographiques de l’Insee.

Les courbes reflètent une tendance moyenne, autour de laquelle la demande oscillerait en réalité en fonction des années plus ou moins chaudes, avec des pics culminant potentiellement à des niveaux bien plus élevés. Il faut bien sûr espérer que les pratiques et les comportements de notre société s’adaptent de manière forte à la situation à laquelle nous allons faire face, ce qui rendrait cette modélisation obsolète.

Scénarios  prospectifs de l'évolution de la demande en eau potable à l'horizon 2070 - impact de la température

Cette projection reste par ailleurs tout à fait théorique. Dans les faits, un réchauffement important limiterait nécessairement l’accès à l’eau soit par des pénuries saisonnières, soit par une augmentation significative du prix de l’eau en raison de l’accès plus couteux à la ressource, soit par des restrictions préalables. Plus vraisemblablement, une combinaison des trois, ce qui contraindrait la consommation d’eau potable en deçà de la demande « naturelle ».

En ce qui concerne l’aspect climatique, seul l’impact de la température est ici modélisé. La modification des régimes de précipitations, notamment dans la partie Sud de la France, pourrait venir accentuer plus encore cette hausse de la demande en eau. Concernant l’évolution de la population, c’est le scénario intermédiaire proposé par l’INSEE qui a été retenu.

Si vous souhaitez bénéficier d’une analyse de type diagnostic et prospective concernant la demande en eau à l’échelle de votre territoire, vous pouvez nous contacter via notre formulaire. A l’aide de plusieurs scénarios, cette analyse rend compte en particulier de l’influence des facteurs climatiques, géographiques, démographiques et socioéconomiques sur les consommations d’eau potable des agriculteurs, entreprises, établissements touristiques et particuliers.