Détection de fuites par analyse statistique des volumes sectorisés mis en distribution

Notre méthode d’analyse statistique des débits sectorisés permet de pallier les lacunes des méthodes basées uniquement sur le suivi des débits nuit. L’algorithme développé peut aussi bien servir à des analyses manuelles rétrospectives qu’être implémenté dans un outil de visualisation en temps réel.  

Suivi classique des débits nuit : une méthode de détection des fuites inefficace

De manière courante, la méthode fréquemment utilisée se base uniquement sur ce qu’on appelle le « débit nuit » pour en extrapoler un volume de fuites par zone de sectorisation. Mais cette méthode du débit nuit n’est pas satisfaisante.

Avec cette approche, la procédure est habituellement de fixer une consommation de nuit attendue selon l’importance de la population couverte sur cette zone, et selon l’étendue du réseau d’eau potable y correspondant. On en déduit donc alors de manière approximative que l’écart entre cette consommation de nuit attendue et le débit nuit mesuré dans les faits résulte du volume d’eau perdue chaque heure. Ainsi, dès lors que le débit nuit s’écarte de la valeur de consommation cible, l’interprétation qui en résulte est que le volume de pertes s’aggrave.

Cette constatation, qui est parfois valide en première approximation, souffre néanmoins d’une incertitude importante. Très souvent, ce type de variations correspond en réalité à une évolution passagère de la consommation et non à une augmentation des pertes.

 

L’analyse statistique de la distribution des débits horaires : une méthode plus fiable pour détecter les fuites de manière réactive

Pour suivre les fuites de manière efficiente, il est donc nécessaire de s’appuyer sur une méthode qui permet la distinction entre la part de la variation des volumes distribués due aux fuites et celle due à la consommation.

La différence peut s’observer dans l’étirement de la distribution horaire qui n’a pas lieu lorsqu’on est en présence uniquement d’une augmentation du débit liée aux fuites.

L’outil que nous avons mis au point répond à ce besoin. Il permet de sélectionner une période de référence, puis une période d’évaluation. Comme le montre l’exemple ci-dessous, l’algorithme restitue alors une fourchette de pertes en eau potentielles sur la période choisie, et à la fréquence horaire.

Le second exemple ci-dessous, sur une autre zone de sectorisation, montre au contraire un cas pour lequel le débit nuit augmente mais sans que cela soit nécessairement dû à des pertes : l’intervalle de variations de volumes est resserré autour de 0.

Bien sûr, cette analyse, plutôt que d’être effectuée a posteriori, peut être lancée de manière automatisée chaque jour en temps réel, ce qui permet de hiérarchiser l’importance des moyens concernant la recherche de fuites entre plusieurs zones de sectorisations, et/ou de paramétrer certaines alertes pour certains évènements caractérisés par une évolution trop inhabituelle de la distribution des débits horaires.

On peut par exemple la transformer en une visualisation cartographique, ici agrégée par district, qui fournit une vision d’ensemble sur un territoire donné, de manière à privilégier certaines zones par rapport à d’autres en fonction des améliorations ou dégradations du volume de fuites, rendues ici par les différents niveaux colorimétriques.

Les seuils de pertes en m3 par jour qui correspondront au différentes couleurs peuvent être choisis par l’utilisateur, ainsi que la période de référence qui est ici fixée aux 4 derniers mois.