Niveau de vie, prix : influence sur la consommation annuelle d’eau potable
Comment évoluent les consommations en eau potable par habitant selon le niveau de vie (issu du revenu) ?
Cette simulation s’appuie sur les données décrivant les volumes consommés issus des bases SISPEA, et des données de revenus de l’INSEE.
Le raisonnement est ici mené à l’échelle des consommations d’eau potable des unités de gestions (regroupements de communes), il permet donc d’affirmer qu’une ville « riche » consomme plus d’eau en moyenne qu’une ville « pauvre », à nombre d’habitants équivalent.
Le CIEAU : Centre d’information sur l’eau fait le même constat à l’échelle individuelle :
« les personnes à revenu modeste utilisent en moyenne 90 litres d’eau/jour. Plus le niveau de vie est élevé, plus l’utilisation de l’eau augmente. »
Quel impact du prix de l’eau sur le volume de consommation d’eau potable ?
Une baisse significative et un impact plus marqué pour les plus hauts revenus
Entre un prix qui peut être considéré pour la France métropolitaine comme très bas (1€/m³) et un prix très élevé (4€/m³), la consommation des abonné⋅e⋅s est significativement impactée. Elle chute de 21 m³ / an / habitant⋅e pour la catégorie de niveau de vie plus élevé parmi les deux étudiées. Mais elle diminue « seulement » de 16 m³ pour la catégorie de niveau de vie plus faible, qui subit un effet plancher, en deçà duquel l’usage de l’eau devient essentiel et ne peut plus faire l’objet d’économies pour les foyers même modestes.
Une augmentation généralisée du prix de l’eau pourrait donc être perçue comme une mesure mathématiquement écologique, mais ne serait pas nécessairement la plus efficace ni la plus équitable. A l’inverse, la tarification progressive, appelée aussi tarification sociale, semble être une solution plus juste et adaptée socialement, faute de pouvoir prendre en compte les revenus réels des habitant⋅e⋅s dans le cadre législatif actuel.
Cette approche consiste à fixer un prix de l’eau qui varie suivant la tranche de volume concernée, à l’image du fonctionnement de l’impôt sur le revenu. Les premiers mètres cubes sont distribués à un prix limité voire gratuitement, tandis que le prix est plus élevé au delà d’un certain volume annuel, là où la hausse de prix montre l’effet réducteur le plus fort.
Bien entendu, le panorama esquissé ici n’est pas représentatif de toutes les spécificités locales. Si vous souhaitez une analyse de type diagnostic et prospective concernant les consommations d’eau à l’échelle de votre territoire, n’hésitez pas à nous contacter. Cette analyse rendra compte en particulier de l’influence des facteurs climatiques, géographiques, démographiques et socioéconomiques sur les consommations d’eau potable des agriculteurs, entreprises et particuliers.
Sources des données :
– les données de consommation et de prix des unités de gestion en eau potable proviennent des bases SISPEA.
– les données concernant le niveau de vie proviennent du Fichier Localisé Fiscal et Social (Filosofi) de l’Insee.
Ici, l’unité géographique (unité de gestion) correspond à des regroupements de communes ayant décidé de gérer leur eau ensemble. Il en existe plus de 10 000 en France.
La consommation d’eau potable annuelle représente la consommation d’eau potable de ces zones ramenées au nombre d’habitant⋅e⋅s, elle inclut également d’autres usages de l’eau potable, industriel par exemple. Néanmoins le modèle construit a été utilisé en faisant varier le revenu médian et les prix, sans modification des autres paramètres. Elle reflète donc la tendance, même si elle ne correspond à la consommation domestique uniquement.
Pour aller plus loin : services et autres ressources du domaine de l’eau
– Evolution des consommations d’eau par habitant : causes et conséquences d’un retour à la hausse depuis 2013
– Changement climatique : un réchauffement de la température des cours d’eau en France (+0.65°C par décennie)